des
revenants grelottent
jour seffondrant
poumons implosant
chiens
empoisonnés dans le champ
quelquun gît
abandonné se décomposant
sans nous, proche
féroce mentalité de ces actes
je place mes cheveux entre
mes dents
un palais dune bouchée
claque, sec
je sens
mon humanité de coeur
dans la toundra
ne peut pas être traversée
immense primordial mot
lapidaire
pas de traduction
go hah doe neh de gah la hah
résonances
observées
Dans
la langue du peuple yuchi,
il ny
a pas de mot pour lignes de démarcation, frontières, bords
ou paysages mesurés,
expertisés, désignés et mis à part comme lexclusive
possession dun seul.
Dans la langue yuchi, le mot pour terre, saa-che,
est
éphémère et mouvant et il na pas de véritable
et littérale traduction en anglais.
Saa-che, terre, sasseoir, en dessous, au dessus...
Notre relation à la terre est que nous sommes plus et moins
que lespace que nous occupons en ce moment.
Nous sommes sculptural et cinétique dans cet espace de nos affinités
tribales
et cest la terre elle-même qui nous possède comme peuple
et ceci est réfléchi dans la langue yuchi.
Nous nous courbons et nous apprenons à nous conformer à la langue
de la terre.
Ceci est léquilibre qui a continué de nous maintenir
à travers les tyrannies de lHistoire et les machinations contemporaines.
Cette leçon première partagée reviendra.
Cest un puissant mandat de discipline enseigné par laction
et le mot.
Le concept dapprocher la terre comme une réalité à
posséder,
vendre, diviser par des clôtures, des barbelés, pierres, papiers
et idées
et de nous séparer nous-mêmes les uns des autres
et détendre ces frontières à ce que nos besoins
et nos caprices nous dictent..
Ce concept nexiste pas dans le vocabulaire des peuples de lorigine,
de la tribu Yuchi,
il nest pas non plus dans notre vocabulaire dartistes,
de fabriquants, dhôtes et citoyens tribaux de nations auto-définies
et auto-reconnues.
Cest
cet effort partagé et collectif de liberté
qui nous permet délever la voix de lautodétermination.
La langue de la terre nous imprègne de cette nécessaire transmutation
quotidienne et cyclique ..
sans les préceptes ou frontières de nos pensées et besoins,
sans une barrière ou limite autour du coeur, du mot et de la terre.
Dans cette voie, cette langue continue à nous servir stratégiquement.
Elle délivre un sens solide de lidentification et du voyage.
Nos
combats sont transformés chaque jour et renouvelés avec la clarté
textuelle de lOrigine.
Joe
Dale Tate Nevaquaya
Médée
ma mère
ma nommé pierre
sur laquelle le sacrifice
de ses fils
envolés
delle
le soleil
ô grand grand père
notre sang chante ta lumière
et de nos veines ailes gorgées
ce farouche nectar sans cesse
ô douce houle fraternelle
ô mâle humaine médusée
Un
jour, un grec, Jason premier violeur de mer, ravit Médée,
petite fille du soleil, quil nomma la barbare et cela se termina mal.
Un autre jour, de nouveaux américains -faux frères en viol docéan-
en
déportèrent danciens
-des hommes qui se nommaient eux-mêmes " de lorigine ",
Yuchi-
et
tout cela se perpétua.. pas trés bien.
Mais un troisième jour, un trés lointain fils de cette petite
fille,
selon lui, -ou lAutre, la sorcière, LA femme, selon tous, occidentaux
sil en est- ,
rencontra deux de ces anciens,
deux des deux mille yuchis contemporains, deux artistes, deux proches fils
de lorigine, selon eux.
Et quadvint-il?
Par delà nos caractères de violence, didiotie, de crapulerie,
en toute bienveillance et confiance,
un tout petit travail dimport/export à laube de ce troisième
millénaire post-christique?
Pierre
Lobstein
" Résonances "
une
variation hypermédia
Joe Dale Tate Nevaquaya textes
Richard Ray Whitman images
Pierre Lobstein images § sons
Bernard Bats montage
Oklahoma New-Mexico Paris 99/00/01